Quel(s) pinceau(x) choisir ?
Vous venez de vous lancer dans la peinture, et vous ne savez pas quel pinceau choisir ? Vous peignez à l’acrylique, mais vous pensez de plus en plus à changer de médium ? Vous admirez un tableau, mais vous vous demandez quel pinceau a bien pu utiliser l’artiste pour le réaliser? Quelle que soit la raison qui vous pousse à vous interroger sur les pinceaux et leur utilité, cet article est pour vous.
Poils synthétiques, poils naturels, longs, courts, ronds, plats, la diversité de l’offre de pinceaux aujourd’hui s’est diablement enrichie ces dernières années. Alors comment faire son choix parmi la multitude de pinceaux dont regorgent les magasins, et quelles sont leurs principales utilisations ? C’est ce que nous allons voir ici.
A - Meilleur pinceau, d'abord, la gamme.
Des pinceaux, on en trouve à tous les prix. De quelques centimes d’euros à parfois plusieurs centaines (oui, oui…), tous les pinceaux se valent-ils ?
Si vous avez lu mes articles précédents, vous l’avez déjà compris, si je pose la question, c’est que la réponse est non.
Bien sûr, tout dépend de l’utilisation que vous voudrez en faire. Mais bien que la qualité de votre travail dépende en grande partie de votre matériel, je ne vous recommande pas d’investir immédiatement dans toute une panoplie de pinceaux ruineux. Néanmoins, si le prix est un bon indicateur de qualité, il faut garder à l’esprit que les pinceaux les plus chers sont aussi généralement fabriqués à base de poils naturels, et que ce critère est un critère de poids dans le tarif final. Il existe aujourd’hui de très bonnes imitations, mais je conseille tout de même d’avoir au moins un « petit gris » , pinceau en poils de martre ou d’écureuil, quelle que soit le médium que vous utilisez.
La bonne formule reste, selon moi, de posséder des pinceaux de toutes les gammes de prix. En effet, si vous souhaitez faire des paysages par exemple, vous aurez besoin de pinceaux bon marchés, comme ceux en poils de porc, que vous n’aurez aucun scrupule à retailler vous-même pour vos besoins de traces de pinceaux aléatoires.
En revanche, je vous recommande de ne JAMAIS céder à l’appel des sirènes des magasins low cost, type Action, dont les pinceaux perdront les poils et ruineront vos essais à coups sûrs !
B- Manche court, ou manche long ? Comment choisir ?
Peut-être n’y avez-vous jamais vraiment prêté attention, mais il existe différentes tailles de manches à nos pinceaux. Cela peut en effet passer pour un détail, mais en réalité, ce détail n’en est pas un ! Alors quel est le meilleur pinceau ?
- Pinceaux à manche court :
Traditionnellement, on utilise les pinceaux à manche court pour travailler assis ou sur table. Plus adaptés à des travaux précis, ils permettent au poignet d’être plus proche du support. Le pinceau à manche court est idéal pour de petits ou moyens formats. On retrouve souvent ce genre de pinceaux pour l’aquarelle, l’encre, la gouache ou d’autre techniques fluides.
- Pinceaux à manche long :
Les pinceaux à manche long sont plus adaptés à un travail debout et/ou sur chevalet. Leur long manche permet une prise de recul, notamment en instaurant de la distance entre le support et l’œil de l’artiste pour une vision plus globale de son œuvre. Tenu en bout de manche, le pinceau à manche long permet également d’être moins précis, et de travailler avec plus d’amplitude pour créer des flous artistiques et éviter les rigidités que l’on reproche souvent aux artistes débutants.
Particulièrement recommandé pour l’huile et l’acrylique, le long manche se prête particulièrement bien aux grands formats de toiles.
C- La forme du pinceau.
On observe aujourd’hui deux familles de pinceaux : les pinceaux plats et les pinceaux ronds. Ces formes sont dues à la forme de la virole, ce petit élément, généralement métallique, qui sépare le manche de la partie poilue. Les pinceaux plats, dont la virole est aplatie, sont particulièrement adaptés, comme leur nom l’indique, aux aplats (article à venir). Quant aux pinceaux ronds, dont la virole est de forme tubulaire, on les réserve d’avantage au travail du détail.
Cela étant dit, au sein de ses 2 familles de pinceaux, on peut distinguer plusieurs typologies de pinceaux.
– Les pinceaux plat
Plat long :
Embout plat, extrémité carrée, avec poils moyens ou longs. Très maniable et vif, ce type de pinceau est particulièrement apprécié pour les créer les poils et les cheveux. Sa largeur permet une bonne rétention de peinture. En poils synthétiques, il sera surtout utile pour l’acrylique et l’huile, mais déconseillé pour l’aquarelle, en effet, pour l’aquarelle, l’eau s’écoulera trop vite. Pour vos aplats à l’aquarelle, privilégiez les pinceaux plats longs en poils naturels d’écureuil (petit-gris) ou martre.
Plat court :
Embout plat, largeur et longueur de égales, ce pinceau est idéal pour faire des aplats de couleurs. Sa nervosité vous permettra de couvrir de grandes zones en un seul passage de pinceau, et sur la tranche, il vous aidera à faire des traits bien droits et nets. En poils synthétiques, c’est le pinceau idéal pour l’acrylique et l’huile, ou pour faire des retraits à l’aquarelle. Mais attention, ce type de pinceau ne convient pas pour ce medium gourmand en eau, surtout si vous voulez faire de larges lavis.
Biseauté ou angulaire :
Qu’il soit à poils courts ou à poils longs, ce pinceau redoutablement efficace dans sa manipulation vous permettra d’aller dans les angles, ou de tracer avec précision et dynamisme. Personnellement, je l’utilise beaucoup en le tournant sur lui même pour réaliser des mèches de cheveux cohérentes, ou pour faire des lettrines en un seul passage. Surtout disponible en version synthétique, il n’est pas recommandé à l’aquarelle.
Langue de chat :
Avec la virole plate, le pinceau langue de chat en poils naturels est idéal pour la peinture à l’huile et acrylique. Il présente une fibre nerveuse à forte capillarité, qui permet de réaliser efficacement des touches arrondies et des pétales de fleurs.
Filber / Usé Bombé :
Proche du pinceau langue de chat, ses poils sont généralement plus courts et usés. En Kevrin, il sera idéal pour réaliser vos dégradés de couleurs à l’huile tout en douceur. Pour cela, il vous suffira de poser vos couleurs cote à cote, et de venir les chatouiller avec le bombé du pinceau. Il vous permettra notamment de flouter vos angles et ainsi, de donner plus de crédit à vos portraits par exemple. Pour l’acrylique, privilégiez le synthètique.
Spalter :
Le spalter est un large pinceau plat à poils courts. En poils synthétiques, il vous servira a étaler vos aplats à l’huile ou à l’acrylique, le gesso, ou encore le vernis sur vos toiles. En poils de naturels, il est surtout utilisé pour réaliser des lavis parfaits en aquarelle. Un conseil : prenez le en plusieurs tailles, ce pinceau est le must have de tout aquarelliste, tant son utilisation est pratique, que ce soit pour les petites comme les grandes surfaces, mais aussi, pour éviter une précision sur vos aquarelles qui les rendraient trop figées.
– les pinceaux ronds
Pinceau rond pointu.
Le pinceau rond est généralement long, étroit et finit en pointe. Utilisé pour le travail de précision, je vous conseille de mettre le prix pour ce type de pinceau, que vous allez souvent utiliser. Privilègiez le en poils naturels pour les plus larges, et en poils synthétiques pour les plus étroits, qui seront aussi plus nerveux. Ce type de pinceaux s’utilise aussi bien pour l’aquarelle que pour l’huile ou l’acrylique. Il vous permettra de réaliser vos détails, et de faire des lignes fines. Mais prenez garde : son utilisation pour couvrir de grandes zones ou des aplats n’est pas recommandée. En effet, vos nombreux allers-retours vont nuire à la lecture de votre tableau, et risquent même de le rendre « boueux » (ce terme s’utilise pour décrire une œuvre « sale », comprendre, donc les pigments semblent avoir été trop remués).
Traceur:
Avec sa longue virole qui retient ses longs poils, ce pinceau à la pointe aiguisée vous sera utile pour réaliser les branches, les poils, les cheveux, ou les détails très fins. Attention à ne pas trop le charger, si vous voulez conserver sa ligne. N’hésitez pas à diluer votre peinture pour vous éviter de vous retrouver à devoir repasser plusieurs fois au même endroit !
.Éventail :
Avec sa virole plate, ce pinceau se présente comme l’éventail, dont il est éponyme. Généralement utilisé pour flouter les angles trop nets, il est également utilisé pour réaliser le feuillage, notamment des sapins. Attention toutefois, sa forme trop régulière peut vite être redondante. Les poils naturels sont plus appropriés pour un mélange doux et les poils synthétiques fonctionnent bien pour les effets de texture.
Pinceau à lavis :
Pinceau à aquarelle par excellence, privilégiez-le en poils naturels, et ne transigez pas sur son prix. Si vous ne deviez en avoir qu’un pour vos aquarelles, c’est bien celui-ci. Alors, si vous ne pouvez pas vous l’offrir, demandez le à Noël ou pour votre anniversaire, car le prendre en poils synthétiques, c’est renoncer à de belles aquarelles, tant il est essentiel. On le reconnaitra grâce à sa virole bien particulière et à sa forme en poire, pour un maximum de rétention d’eau. Il permet à la fois de réaliser de beaux lavis, en utilisant sa longueur, et de jolis détails, grâce à sa pointe.
Voilà, encore une fois, je n’ai pas la prétention d’avoir fait le tour de tous les usages de chaque pinceau, mais c’est en tout cas l’usage que j’en fais, moi. Sans doute avez-vous également vos propres habitudes, mais j’espère vous avoir suggeré d’autres possibilités, et avoir ouvert votre esprit sur les nombreuses possibilités qu’offrent les multitudes de déclinaisons de ces outils. N’hésitez pas à liker, et commenter si vous avez vous-mêmes expérimenté d’autres techniques, tous vos commentaires sont les bienvenus. Ce site à vocation au partage, alors, lancez-vous ! et bonne peinture à tous !