Trucs et astuces pour progresser rapidement en dessin …
Vous aimez dessiner, mais vous avez l’impression qu’il vous manque quelque chose, et que vous n’évoluez pas ? À chaque fois que vous prenez un crayon, il vous semble que votre dessin à l’air d’être celui d’un enfant de cinq ans ?
- Pas de panique, cet article est fait pour vous !
On ne va pas se mentir, il y a un terrain génétique, et je le vois tous les jours dans le cadre des cours que je dispense au centre social de ma ville, les prédispositions se sentent dès la petite enfance. Certains semblent nés avec un crayon entre les doigts. À 7 ans, certains enfants sont déjà capables de dessiner le titanique avec une précision d’architecte quand d’autres, à 10 ans, peinent à faire un rond….
Je fais souvent le parallèle avec le sport ou la musique, mais, si beaucoup n’aiment pas le terme de « don », je crois qu’il ne faut pas en avoir peur, il y a en effet une partie innée que l’on a…. ou qu’on n’a pas ! (Lire aussi mon article « Hop, hop, hop, je lance mon blog », sur ce sujet)
Quant à dire que si on ne l’a pas, rien ne sert d’insister, rien de plus faux ! Tout comme un don ne sert à rien (voire, s’étiole) si on ne le pratique pas, un travail régulier vous permettra de progresser rapidement, et même de vous étonner. Je vais vous donner quelques tuyaux (très efficaces) pour y parvenir.
Trucs à ne pas faire :
Astuce 1 : Ne trichez pas !
C’est tentant. Vous n’avez pas le temps, peur de la déception, Pire que tout, vous ne savez même pas par où commencer. Elle est là, juste là, la pochette de feuilles de calque de votre princesse, la vitre inondée de soleil. Et puis de toute façon, ce n’est que pour faire les contours, une petite aide, rien de plus !
Erreur ! Non seulement la triche se voit (oui, oui!) mais en plus, si vous aurez l’impression d’avoir gagné du temps, en réalité, vous en perdrez, parce que votre œil n’aura jamais l’opportunité de s’exercer. Ce qui ralentira considérablement votre apprentissage du dessin. Eh oui, c’est par les erreurs que l’on grandit, et chaque correction que vous tenterez pour améliorer votre dessin aura un impact positif sur le suivant, et sur tous les autres !
Vous pouvez,, à la limite, au tout début, ou quand vous avez besoin de mettre à l’échelle, tracer une grille qui vous aidera à garder les bonnes proportions, ce qui me fait une transition sympathique pour aborder l’astuce n°2 !
Astuce 2 : Ne faites pas une grille trop serrée
Okay, vous avez craqué, vous n’êtes pas assez sûr(e) de vous pour vous lancer directement dans un dessin complexe. Je vous pardonne ! Mais, croyez-moi, le plus est votre ennemi, Non seulement vous perdrez un temps fou à tracer une grille hyper serrée, mais en plus, vous aurez beaucoup de mal à camoufler les traits qu’elle va laisser et les sillons qu’elle va creuser dans le papier.
1. La première chose que je vous conseille, sera donc de choisir un crayon sec (H, voire 2H ou même 4H) et de ne surtout pas appuyer sur la pointe.
2. La seconde, limitez-vous à quelques carreaux. Divisez en 4 votre feuille sur la longueur, et en 4 sur la largeur, et PAS PLUS ! Cela permettra à votre œil d’apprendre à se repérer dans l’espace, et musclera sa capacité à combler les vides.
Astuce 3 : Ne vous arrêtez pas trop tôt !
C’est la principale erreur que je vois chez mes élèves.
Vous avez déjà passé 2 heures sur votre dessin, et il vous semble terminé ? De toute façon, vous ne voyez plus ce qui cloche, ou comment l’arranger. Il n’est pas parfait, mais, franchement, vous êtes quand même content du résultat !
C’est chouette ! Après tout, c’est ce qui importe, non, la satisfaction quand on a (enfin) terminé ? Oui, mais…
En réalité, désolée de vous décevoir, mais 2 heures, c’est à peine de quoi faire une esquisse. Et si je vous disais que la satisfaction, ce n’est pas suffisant ? Moi ce que je vous propose, c’est d’être heureux, de vous étonner vous-même, de tellement vous surprendre que vous n’aurez qu’une envie : réitérer ! Et pour cela, voici quelques outils de mesure :
Avez-vous pensé à comparer la valeur de vos ombres les plus sombres avec votre source d’inspiration ? Dans 95% des cas sur les travaux d’amateurs, les noirs sont gris, voire gris clairs, ce qui appauvrit fortement les contrastes ! C’est le principal talon d’Achille des débutants, L’erreur qui a le plus d’impact sur vos dessins, mais bonne nouvelle, c’est aussi la plus facile à corriger.
Avez-vous pensé à regarder si vos lumières sont toutes en place ? Et oui, 85% d’artistes en herbe, ne pensent même pas à se demander d’où la lumière provient en début de process ! Alors, à la fin….
Avez-vous bien pensé à contrôler les ombres sur vos objets (ombres propres) ?
Avez-vous bien pensé à leurs ombres portées (ombres que les objets transfèrent au sol ou sur les murs)?
NB : Pour terminer, le temps passé sur un dessin n’est qu’un indicateur, tout dépend du niveau de réalisme que vous visez. Personnellement, je passe une dizaine d’heures sur un portrait aux graphites, je ne parle même pas des portraits en couleur, où il me faut parfois plus du double.
Trucs à faire :
Astuce 4 : Exercez-vous tous les jours !
On ne le répètera jamais assez, mais votre cerveau est comme un muscle. La répétition est la clef du succès !
Même si vous n’avez pas envie, essayez de vous astreindre à dessiner un peu chaque jour.
Mieux vaut vous exercer 5 minutes par jour que 3 heures tous les 6 mois !
Astuce 5 : n'ayez pas peur de faire 10 fois la même chose !
Je vais encore faire un parallèle avec le sport et la musique. Vous faites des abdos pour muscler votre ventre ? Peut-être de la musculation pour muscler vos biceps, ou de la course pour muscler votre cœur? Des gammes pour que vos doigts gagnent en agilité et souplesse ? La liste est longue pour prouver les bienfaits de la répétition et de l’entrainement sur le développement et les apprentissages,
Faire et refaire toujours le même dessin peut paraître contreproductif à première vue, mais c’est en réalité un des secrets qui mènent au progrès rapide. Même seul, on apprend sans le savoir de ses erreurs. Faire et refaire toujours le même dessin permet d’ancrer les succès, et de corriger les erreurs, mais aussi d’entrainer notre œil à voir toujours plus loin que les fois précédentes.
Mon conseil : Donnez-vous 1 mois pour faire le même dessin 10 fois de suite et comparez le 1er avec le dernier. Vos progrès vous encourageront à continuer. Progrès garantis sur le long terme !
Astuce 6 : Sortez de votre zone de confort
Vous aimez l’art abstrait, vous y avez pris vos habitudes, et vous savez ce qui marche, et ce qui ne marche pas. Pourquoi passer à des sujets qui vous plaisent moins, comme le portrait ou les paysages, alors que ce n’est pas votre domaine de prédilection ?
Si vous consultez cet article, c’est que vous savez que votre marge de progression est vaste, et que vous avez envie prendre la marche, alors, croyez-moi, il n’y a pas meilleure école que de sortir de sa zone de confort ! Commencez par des sujets simples, pour ne pas vous dégouter, et expérimentez ! Apprendre à faire des feuilles, des montagnes, de l’eau, vous poussera à tester beaucoup de choses qui ne marcheront pas, et la persévérance à trouver cellent qui marchent. Vous découvrirez en tentant plusieurs approches, comment faire des textures, des aplats, quels outils utiliser pour quelle situation, etc… Sortir de sa zone de confort peut faire peur, mais le seul risque que vous encourez, c’est de louper un dessin qui vous fera grandir !
Astuce 7 : Restez humble
Cela peut paraître antinomique, mais sortir de sa zone de confort n’implique pas nécessairement de s’en prendre à un sujet trop complexe.
Alors, oui, pour progresser, il faut s’attaquer à des sujets challengeants, mais le tout est de garder les pieds sur terre, au risque de vous écœurer et de vous pousser à procrastiner. Commencer par des sujets simples, même s’ils vous paraissent de prime abord au-dessus de vos capacités, mais ne vous lancez pas tout de suite dans une copie de La Joconde.
Astuce 8 : Etudiez votre sujet au lieu de vous lancer tête baissée
C’est une erreur que je rencontre fréquemment auprès de mes élèves . Que vous dessiniez d’imagination, sur le vif, ou d’après photo, réfléchissez avant de vous lancer. Voici quelques questions incontournables, pour vous aider à vous poser les bonnes questions avant de poser votre crayon ou votre pinceau :
Très important pour ne pas générer d’incohérences, vous pouvez choisir de l’accentuer, de lui donner une teinte plus chaude, plus froide, etc… en réalité, la seule contrainte, la plus importante, c’est qu’elle reste cohérente.
Eh oui, c’est le piège le plus fréquent. Outre la lumière naturelle du soleil, il peut y avoir également une, ou plusieurs sources de lumière artificielle. Là encore, savoir les identifier vous permettra de rester cohérent(e) et de rendre au mieux votre sujet, surtout si vous dessiner d’imagination.
3. Combien de valeurs vais-je rendre (cf mon article sur les valeurs) ?
Le respect des valeurs est une des clefs fondamentales d’un dessin réussi. Outre le blanc et le noir si vous dessinez au crayon, combien de valeurs de gris voulez-vous représenter ? (plus vous aurez de valeurs, plus votre dessin sera photoréaliste).
4. La lumière la plus claire est-elle blanche ?
Là encore, un piège dans lequel tombent tous les amateurs. Non le blanc des yeux n’est pas blanc. Les ombres qui se portent sur le blanc de l’œil permettent de lui rendre sa 3D. Restituer ces légers ombrages, c’est ce qui va permettre de lui donner un visuel arrondi. Rassurez-vous, le contraste entre la valeur plus foncée de l’iris et le blanc de l’œil donnera au spectateur l’impression qu’il est blanc. D’ailleurs, si je ne vous l’avais pas dit, auriez-vous remarqué qu’il ne l’est pas ? Enfin, seule la lumière peut-être blanche.
5. Tous les éléments que je vois sont-ils utiles ? Comment simplifier ma scène ?
Un mot que j’emploie souvent avec mes élèves : simplifiez ! Il est très important de savoir à l’avance si vous allez conserver tous les éléments de votre scène. En réalité, si vous êtes photographe amateur, vous l’aurez déjà remarqué, il y a toujours un élément qui vient perturber la lecture d’une scène. Un câble électrique, une personne qui se trouve au mauvais endroit, au mauvais moment, un véhicule garé dans une rue, etc… Si, comme moi, vous n’avez pas Photoshop, ni aucun logiciel qui vous permette de supprimer les indésirables, ce n’est pas un problème en dessin ! Afin de ne pas perturber la lecture, je vous conseille vivement de réfléchir à ce qui est absolument essentiel. Tout le reste doit être enlevé.
En résumé, l’adage qui dit qu’il faut plus de 10 000 heures de travail pour devenir un expert dans un domaine n’est pas une légende. En achetant l’œuvre d’un artiste, vous n’achetez pas juste un tableau sur lequel il a passé quelques heures, mais vous investissez dans un condensé de toute une vie d’expérience. Ces quelques conseils ne sont pas magiques et ne vous permettront pas de devenir le Leonard de Vinci des temps modernes en quelques jours, mais
ils concourront à vous faire progresser suffisamment rapidement pour que vous soyez fier(e)s de ce que vous dessinerez.
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