Quel matériel de peinture choisir ?
Aujourd'hui on parle du matériel de peinture !
Je le répète très souvent à mes élèves, le dessin, tout comme la peinture, nécessitent une patience et un investissement en temps régulier et continu. Mieux vaut dessiner 30 minutes par jour pendant 1 mois que 8 heures d’affilée une fois par an. Ne cherchez pas à griller les étapes, on ne devient pas Leonard de Vinci en quelques jours.
Mais malgré tous vos efforts, vous avez l’impression de stagner ?
Eh bien c’est sans doute dû à votre matériel de peinture !
En effet, j’entends souvent mes élèves me dire qu’ils n’ont pas vocation à vendre leur production, et qu’ils ne voient pas l’intérêt d’acheter du matériel de peinture de bonne qualité.
Rien n’est plus faux !
Que ce soit, le papier, la toile ou encore les crayons, pinceaux ou peintures, si vous achetez du matériel premier prix chez action, vous ne pourrez JAMAIS obtenir un travail abouti.
A - Quelle peinture choisir ?
1 - Quelles sont les différentes gammes de peinture ?
Prenons l’exemple de la peinture : que ce soit pour l’aquarelle, l’acrylique, le pastel, ou encore l’huile, tous ces produits se trouvent dans le commerce sous 3 déclinaisons différentes :
Gamme Studio (ou étude) : bon marché, elle est destinée aux écoliers ou étudiants
Gamme Fine : milieu de gamme, elle est destinée aux amateurs d’art et de loisirs créatifs
Gamme Extra-fine : la plus chère, elle est destinée aux artistes professionnels.
La différence de prix s’explique par la composition. En effet, toutes les peintures sont composées des mêmes éléments (pigments + liants), seules les proportions diffèrent. Évidemment, ce sont les pigments qui coutent le plus cher, moins on en met, moins ça coute au fabriquant.
Selon les marques, les chiffres peuvent légèrement fluctuer mais ce qu’il faut retenir c’est que :
Les peintures études contiennent – de 25% de pigments
Les peintures fines contiennent de 25 à 50% de pigments
Les peintures extra-fines contiennent +de 50% de pigments.
Et c’est cela qui fait toute la différence ! Avec une peinture dont les pigments sont trop dispersés, vous ne pourrez jamais obtenir un beau résultat lors de vos aplats. Ne parlons même pas des mélanges, et des coups de pinceaux visibles quoi qu’on fasse. Tout ce que vous allez gagner à utiliser de mauvais produits, c’est l’envie d’abandonner. Parce que tout ce que vous ferez vous paraitra nul et inconsistant. Vous allez vous remettre en cause, perdre votre temps et, accessoirement, votre confiance en vous, alors qu’en réalité, un artiste aguerri serait confronté aux mêmes problématiques que vous avec ce type de matériel.
A - Pour conclure sur les types de peinture
Alors, oui, c’est vrai que le budget n’est pas le même. Mais il faut garder en tête que la peinture est un loisir qui coute cher, c’est un investissement au démarrage. Cela étant dit, plutôt que d’acheter un set complet de 36 couleurs qui finiront à la poubelle parce qu’après les avoir essayées 2 fois, vous en viendrez à la conclusion que la peinture, c’est vraiment pas votre truc, que c’est trop difficile, investissez dans quelques couleurs seulement. Comme les couleurs primaires (voir mon article sur les couleurs), mais en version Extra-fines ! Et gardez à l’esprit que quoi qu’il en soit, elles seront tellement plus intenses et couvrantes qu’il suffira d’une toute petite quantité pour obtenir des résultats bien supérieurs aux 3 couches nécessaires avec les studios ! Cerise sur le gâteau, cela vous forcera à travailler vous-mêmes vos mélanges, et à les maîtriser ! (voir mon article sur les couleurs)
B- Quel support pour peindre ?
Pour le support, c’est pareil ! Un mauvais papier peut ruiner complètement une aquarelle. L’eau à sa surface y sèchera soit trop vite, soit pas uniformément, et s’il est trop fin, il gondolera. De manière générale, privilégiez le papier 100% coton, avec un minimum de 300g/m2 pour vos aquarelles.
Quant aux toiles, même combat. Une toile de mauvaise facture, ça se voit, ça se ressent, mais surtout, ça vieillit mal. Vous allez très vite être confrontés à des problèmes de châssis qui vrille, peinture qui s’effrite, toile trop fine, grain irrégulier qui accroche mal la peinture, etc… Et cela risque de nuire à votre expérience de peinture. Et, croyez moi, si vous parvenez tout de même à en tirer quelque chose, il n’y a rien de plus frustrant que de constater quelques semaine plus tard que votre chef-d’œuvre à craquelé, ou que vous ne pouvez pas l’afficher sur vos murs parce qu’il est tout gondolé.
Vous l’aurez compris, je ne saurais que vous conseiller de ne pas faire l’impasse sur la qualité.
C- Quels pinceaux choisir ?
Enfin, je ne pouvais pas terminer cet article sans parler des pinceaux ! Trop souvent, je vois mes élèves se battre avec leur toile, parce qu’ils n’utilisent pas les bons pinceaux. Et pourtant, il est essentiel de respecter l’usage indiqué lors de leur achat. Pour faire une analogie un peu facile, peindre une aquarelle avec un pinceau en poils de porc, c’est comme peindre un mur avec une brosse à dent. Alors, oui, il en existe de toute forme, taille, en poils naturels ou en poils synthétiques, c’est vrai qu’il y a de quoi se perdre. Et rien que ce sujet mériterait un article à lui seul (à venir). Mais de manière générale, évitez les pinceaux sans marque, voire pinceaux pour écoliers.
Une erreur que je vois également beaucoup, c’est l’utilisation de pinceaux trop fins. Mon conseil, si je ne devais en donner qu’un, c’est de toujours peindre avec un pinceau qui vous semble trop gros. L’idée est de limiter au maximum les coups de pinceaux. Vous y gagnerez en temps, mais aussi en visuel ! Les pinceaux plats sont formidables, par exemple, pour faire les aplats, mais ils sont aussi extraordinaires pour peindre des angles ou des droites. Plus étonnant encore, utilisez les pour peindre la fourrure !
pinceaux en poils de porc
Voilà, j’espère que ces quelques conseils vous auront convaincu(es) que même si vous n’avez aucune envie de vendre vos œuvres, vous faire plaisir en peignant passe d’abord par un matériel qui le permet !
A vos pinceaux !